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Un métier passion, ça se respecte

J'avais envie de parler, depuis un moment, de la vision que certaines personnes peuvent avoir à l'égard de notre (nos) profession(s). Ici, je parle de métiers autour du chien (comportementaliste, éducateur canin, praticien bien-être, toiletteur, promeneur, éleveur, dog-sitter, etc.), mais d'autres domaines peuvent être concernés, je pense à celui des arts ou de l'artisanat, par exemple, ou tout métier (qu'il soit exercé jeune ou moins jeune dans le cadre d'une reconversion) décidé pleinement, dans l'objectif principal de s'épanouir dans une passion.

Globalement, je vois trois niveaux de réflexion :

  • La façon dont le grand public considère notre métier

  • La façon dont d'autres professionnels considèrent notre métier

  • Enfin, celle dont les personnes de notre sphère personnelle considèrent notre métier

Je m'attarderai ici sur le grand public et le cercle personnel et, vous l'avez peut-être déjà compris, cette vision biaisée de l'autre et de son job, parce que "tu comprends c'est pas un vrai métier".

Il arrive quelquefois de se heurter à des clients potentiels qui ne semblent pas comprendre que les professionnels du chien ont, eux aussi, besoin de vivre et qu'il est donc logique et juste qu'ils appliquent leur politique tarifaire en fonction des prestations qu'ils proposent.

La première fois, c'est déroutant et très, très agaçant. Passer un certain temps à cerner la demande du client potentiel, à lui expliquer ce qu'il est possible de lui proposer, en venir forcément à la question du tarif, pour s'entendre dire :"Oh mais c'est trop cher !", ou bien "Ah bon, parce que vous ne proposez pas une séance gratuite ?!", ou encore "Franchement, vous comprenez, avec tous les frais véto, tout ça, ça commence à faire beaucoup !". Mais bien sûr ... Il faut dire qu'avec l'effet de surprise, savoir répondre du tac au tac en restant droit dans ses bottes, ça n'est pas donné à tout le monde ... Souvent, non, toujours, la conversation se termine par un "Bon, j'en parle à truc et je vous rappelle" ou "Je vais voir avec quelqu'un d'autre." Je peux également évoquer celles ou ceux qui nous contactent à toute heure de la nuit et du jour et qui ne donnent aucune nouvelle après avoir obtenu nos informations.

Heureusement, ces « futurs-ex clients » ne représentent pas la grande majorité de nos interlocuteurs, mais oui, cela arrive, sans prévenir. Je dirai que c'est le "jeu", ce risque d'avoir à répondre à cela. Ceci dit, c'est aussi cela, notre quotidien, ça n'est donc pas quelque chose qu'il faut pour autant occulter sous prétexte du politiquement correct. Je vais alors parler de respect, parce c'est exactement de cela dont il s'agit. Se permettre de discuter un tarif, oser demander du gratuit, se prendre un vent après avoir donner de son temps, cela laisse un goût amer au professionnel qui le vit. C'est manquer de respect pour la profession exercée, certes par passion. C'est manquer de respect pour ce professionnel qui offre ses compétences et son temps, souvent au-delà des heures prévues, parce qu'il a un être humain et un animal à aider. Cela ne me viendrait pas à l'esprit de discuter le prix de ma baguette de pain ou le tarif du coiffeur. Pourquoi ? Tout simplement parce que je sais que cette baguette ou cette coupe de cheveux ont demandé du temps et un savoir-faire. Mon coiffeur adore son job ? Eh bien tant mieux, c'est tellement précieux d'aimer son boulot, mais je ne vais pas pour autant discuter le prix parce que c'est un métier "passion" pour lui. C'est son métier, point.

Je passe rapidement sur les professionnels qui peuvent graviter autour de nous et, pour certains, dévaloriser notre travail ou bien le copier sans ressentir la moindre gêne. Assez souvent, il faut le dire, ce qui est recherché ici est une volonté de nuire ou de s’approprier simplement le travail des autres.

On dit qu'il est bon de s'entourer de personnes qui nous font du bien, qui nous acceptent tels que nous sommes et qui, par conséquent, sont susceptibles de nous accepter dans notre différence. Bon, c'est plus facile à dire qu'à faire, mais c'est un travail qui n'est pas non plus impossible. Il arrive donc, quelquefois, d'avoir dans notre entourage personnel, des "nan mais" ou des "tu devrais", "c'est pas un vrai métier", "marchera pas", ou alors, encore mieux, des rien du tout. Kézako ? Des personnes qui occulteront, qui seront dans le déni : on n'en parle pas, ça n'existe pas ou ça passera, épissétou.

Il n'y a aucun jugement ici. Je veux dire que dès lors qu'il y a un gap énorme et une incompréhension par rapport à un souhait exprimé, à une idée, à un projet, c'est un ensemble de paramètres qui conditionnent la réponse que l'on reçoit de la part de cet entourage : l'histoire personnelle, la personnalité, l'environnement, la peur pour l'autre, la frustration, le besoin de protéger l'autre. Un bon gloubi-boulga qui influera sur la manière d'appréhender ce que l'on dit ou ce que l'on fait. Après tout, si j'ai moi-même vécu dans un environnement castrateur une bonne partie de ma vie, si je manque de confiance, si ma vie est hyper-normée, je risque de ne pas comprendre celui ou celle qui a choisi une voie qui n'entre pas dans mes cases ou dans celles d’un quelconque système.

Mais il y a pour le professionnel passionné ce ressenti de non-reconnaissance, et c'est avec cela qu'il doit faire, ou plutôt malgré cela. Malgré cette non-reconnaissance, avancer et concrétiser ses projets devrait souvent donner, en plus de la satisfaction personnelle d'y parvenir (ou en tous cas de mettre tout en oeuvre pour y parvenir), celle de s'accomplir pleinement, sans retenue (autant que possible), en s'affranchissant du regard de l'autre. C'est difficile. Pas impossible. Le cas de chacun ou de chacune est différent, c'est ce qui fait notre richesse. Cette différence. Elle rayonne naturellement autour de chaque individu, alors pourquoi la nier ?

On ne peut pas plaire à tout le monde, tout le monde ne comprend pas toujours les voies qui sont choisies, tout le monde ne comprend pas que c'est un vrai métier qui est exercé, avec ses satisfactions mais aussi avec ses difficultés. Chacun peut avoir ses raisons de ne pas être en phase, mais cela n'empêche peut-être pas d'être respectueux du travail que font tous ces professionnels passionnés, cela n'empêche pas d'avoir juste un peu conscience du temps et des efforts qu'ils ont dû déployer pour offrir leur savoir-faire, avec leur cœur et leurs tripes.




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